Exposition « mondes en séries »



Personnages et univers imaginaires des fictions télévisuelles contemporaines

L’exposition (Université de Montréal, novembre 2015-février 2016), commissariée par Marta Boni, a été réalisée dans le cadre du projet Télé en séries, dirigé par Jérôme-Olivier Allard (UdeM), Elaine Després(chercheuse indépendante), Simon Harel (UdeM) et Marie-Christine Lambert-Perreault (UQAM) avec le soutien du Carrefour des arts et des sciences de l’Université de Montréal (Pauline Pourailly).

Visiter Projet Télé en sériesDe Twin Peaks à Féminin/Féminin, en passant par The X-Files, Buffy the Vampire Slayer et The Big Bang Theory, les séries télé investissent l’espace muséal ! Consacrée à l’exploration des univers imaginaires des fictions télévisuelles contemporaines, l’exposition, multimédiatique et interactive, met en valeur des extraits cultes, des objets de collection, des éléments de décor, des portraits de personnages fictionnels marquants, de même que des artéfacts créés par des fans.

Mondes en série

Les récits sériels télévisuels partagent avec tout récit le pouvoir de créerdes univers imaginaires. Ces mondes, qui nous parviennent depuis le petit écran ou notre ordinateur et dans lesquels nous sommes invités à plonger, constituent des espaces fictionnels habitables — réservoirs d’images, de personnages, d’intrigues, d’atmosphères et de décors — que nous pouvons explorer et même cartographier.La perspective choisie pour cette exposition est historique et pragmatique. Les fictions sérielles sont insérées dans un contexte historique et leurs usages, leur réception et les cultures qu’elles véhiculent sont mis en valeur. Les récits sériels télévisuels y sont présentés comme des objets complexes ayant des formes spécifiques, et comme des mondes à explorer que les téléspectateurs s’approprient par des réécritures et des transformations créatives.
Le corpus comprend une variété de séries contemporaines diffusées depuis les années 1990 sur la scène québécoiseou à l’international (notamment aux États-Unis). Volontairement élargi, il se veut représentatif du potentiel transnational et transculturel de création de mondes des programmes sériels. Une sélection de webséries québécoises récentes témoigne en outre de l’évolution des formats sériels à l’ère des nouveaux médias.

Une programmation en trois volets

Dans le cadre de l’exposition Mondes des séries télé, la notion de « création de mondes » est abordée par l’entremise de trois volets : les univers imaginaires, les personnages-mondes et les mondes cultes.

1. Univers imaginaires

Paratextes officiels, collections de fans et figurines évoquent les espaces fictionnels ou les hétérotopies issues du panorama sériel qui invitent les téléspectateurs à s’immerger dans un univers autre. Des costumes originaux et des éléments de décor témoignent du fait que les séries deviennent des « mondes meublés » (Eco) desquels il est possible d’extraire des objets iconiques dotés d’une identité forte, même dans un contexte non lié au récit. Les œuvres et produits dérivés (romans, affiches, tasses, etc.) montrent le potentiel de prolifération de ces séries dans la culture populaire et, dans certains cas, attestent des stratégies transmédiatiques choisies par les producteurs.

2. Personnages-mondes

Certains personnages emblématiques arrivent à incarner l’essence de la fiction télévisuelle, et même à s’autonomiser par rapport à elle, jusqu’à devenir eux-mêmes des mondes, des êtres emblématiques de la culture contemporaine, que chacun connaît même sans avoir été fan de la série. Une vingtaine de fiches-personnages numériques permettent aux visiteurs d’en apprendre d’avantage sur Marie Lamontagne, Colombo, Daenerys Targarien, Walter White, Ally McBeal, Dexter, Anne Fortier, Don Draper, Lisa Simpson et plusieurs autres.

3. Mondes cultes

Partagées, résumées, décortiquées ou dilatées, les oeuvres sérielles deviennent des espaces de discours, des mondes élastiques, habités par leurs usagers. Les artéfacts produits par les fans (vidéos parodiques, hommages, fan art, fanfictions, cartes géographiques) témoignent du fait que les téléspectateurs cherchent parfois à s’approprier un monde pour en proposer des usages inédits, des réécritures et des transformations qui contribuent à la circulation des mondes sériels et qui confirment leur rôle culturel pour une communauté, souvent transnationale.

Ligne du temps 

Concept et commissariat de l’exposition : Marta Boni
Gestion de Mondes des séries télé : Marta Boni et Pauline Pourailly
Direction du projet Télé en séries et supervision de l’exposition : Jérôme-Olivier Allard, Elaine Després, Simon Harel et Marie-Christine Lambert-Perreault
Soutien à la recherche scientifique : Pierre Chabot, Camille Chameau-Martinez, Larissa Christoforo, Elsa Fortant et Sarah Jalbert
Rédaction des textes : Marta Boni
Édition et révision des textes : Jérôme-Olivier Allard et Marie-Christine Lambert-Perreault
Prêts d’artéfacts : Avanti Ciné Vidéo, Médiathèque de la Bibliothèque des lettres et sciences humaines de l’Université de Montréal, Alexandra Gervais et Patrice Lussier
Graphisme : Camille Chameau-Martinez (ligne du temps) et Pauline Pourailly
Technique audiovisuelle : Patrick Nadeau
Mise en réseau informatique : Djouer Hanifi
Montage : Pauline Pourailly
Impressions : Pazazz
Design de la ligne dutemps : Camille Martinez
Photos :  Andrew Dobrowolskyj
Remerciements : Cinémathèque québécoise, Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal, Geekbecois. Culture Geek de Montréal et du Québec, Audrey Bélanger, Miryam Bouchard, Carolyne Boucher, Jean Gagnon, Marina Gallet, François Lalande, Monic Lamoureux, Eric Piccoli et Chloé Robichaud